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iPhone chiffré : le FBI n’aurait plus besoin d’Apple pour déverrouiller

par Stéphane Larcher, le 22 mars 2016

D 22 mars 2016     H 18:38     A Clausyl info     C 2 messages


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Une tierce partie, pour le moment non identifiée, aurait proposé son aide au FBI pour récupérer les données de l’iPhone 5c de Syed Rizwan Farook, l’auteur de la tuerie de San Bernardino, sans l’aide d’Apple. Le Département de la Justice a indiqué qu’il devait tester cette méthode qui, si elle fonctionne, supprimerait le besoin d’assistance de la part d’Apple. Il a donc indiqué qu’il fournirait un état de la situation le 5 avril prochain. Ce nouvel épisode est une véritable surprise dans la mesure où le FBI avait indiqué à de nombreuses reprises qu’il ne pouvait pas accéder aux données sans l’aide d’Apple. Le directeur du FBI, James Comey, avait même réitéré cette affirmation lors de son audition devant le Congrès américain le 1er mars dernier. On ne sait évidemment rien sur la méthode de craquage pour laquelle le FBI s’est déclaré raisonnablement optimiste. Selon le Los Angeles Times, la méthode pourrait avoir été soufflée par un technicien de l’Americain Civil Liberties Union. Il suffirait de copier la zone mémoire qui contient le compteur de tentatives d’accès. Dès lors, la méthode consisterait à réinitialiser ce compteur régulièrement avant l’effacement des données pour recommencer les tentatives d’intrusion en attaque par force brute. Pour notre part, nous restons circonspects quant à l’efficacité de cette technique. Et encore plus par l’argumentation du FBI qui a toujours dit avoir absolument besoin de l’aide d’Apple. Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’une retraite en rase campagne de la part du FBI et ce quelle que soit l’issue autour de cette nouvelle méthode. Comme le souligne Nate Cardozo, l’avocat de l’Electronic Frontier Foundation, cité par Wired, " si le Departement de la Justice continue à demander la collaboration d’Apple après avoir soumis cette motion, ils perdront toute crédibilité auprès de la cour. Je crois que c’est une bonne indication sur le fait que cette bagarre autour de San Bernardino est finie et qu’il s’agit d’une victoire pour Apple ".

Plusieurs hypothèses du Los Angeles Times

Comme le souligne Alex Abdo, l’un des avocats de l’ACLU : « Soit le FBI ne comprend pas assez bien la technologie, soit il n’a pas dit l’entière vérité plus tôt, quand il indiquait que seul Apple pouvait entrer dans le téléphone. Les possibilités sont aussi déconcertantes l’une que l’autre  ».
Notre confrère du Los Angeles Times évoque plusieurs autres possibilités expliquant ce changement. Un coup de bluff du FBI qui aurait besoin de plus de temps ou souhaiterait voir l’affaire finalement enterrée devant les réactions hostiles des entreprises de technologie et mitigées de la population ? L’entrée en jeu de la NSA qui dispose de techniques de hacking bien plus sophistiquées ?

Une collaboration d’Apple est également évoquée. L’entreprise n’a pas commenté la méthode de l’ACLU décrite plus haut pas plus que d’autres possibles techniques de hacking. Toutefois, si celle-ci est fonctionnelle, cela permettrait au FBI d’obtenir les informations désirées sans qu’Apple n’ait à modifier son code, ce que l’entreprise refuse vigoureusement. «  Si Apple a trouvé une faille qui débloque un iPhone sans que cela requiert de répondre aux demandes gouvernementales, elle peut avoir de bonnes raisons de le partager avec le FBI  ». Toutefois le New York Times tempère ces affirmations en indiquant qu’Apple n’est pas au courant de ces nouvelles possibilités et qu’elle l’aurait appris lundi. Enfin, la dernière possibilité évoquée par nos confrères est l’arrivée d’un hacker de haut vol « à la John McAfee », qui s’est dit à plusieurs reprises prêt à relever le défi.

Dans le débat pour la présidentielle

Finalement, et quelle que soit l’issue, l’affaire n’est toujours pas réglée sur le fond et il reviendra finalement au Congrès américain de trancher sur la question du chiffrement comme le suggérait à mots couverts Tim Cook lors du keynote d’hier. Compte tenu de la campagne présidentielle en cours, il semble à peu près évident que cette responsabilité échoira à la nouvelle Administration qui prendra ses fonctions au début de l’année 2017. Il apparaît également évident que cette question sera soulevée lors des débats entre les candidats à la fonction présidentielle.


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